Quatre finalistes avaient été retenu l’année dernière pour poursuivre la conception de l’extension de l’Aéroport Marseille Provence. Ils s’agissaient de l’agence KPF assistée par Carta & Associés et Ingérop ; de l’agence RSH & Partners (Richard Rogiers) associée à l’agence MAP et d’Egis ; de l’agence Nordic associée à Setec ; de l’agence Foster + Partners associée à Tangram architectes et WSP. C’est finalement l’agence de Norman Foster qui a été retenue en juillet, leur projet a quant à lui été dévoilé cette semaine et Kiiwan Projects mène la visite.
L’histoire de l’aéroport de Marseille
Le premier terminal a vu le jour en 1961, il est signé par Fernand Pouillon à qui la ville de Marseille doit de nombreux ensemble de logements comme ceux du Vieux Port et de la Tourette ou encore des équipements publics.
Ensuite, l’aéroport de Marseille a été étendu par Richard Rogiers avec le Hall B en 1998.
L’aéroport et ses besoins
L’aéroport a vu son trafic passé de 6 à 8,5 millions de passagers sur ces 10 dernières années. Ce trafic a notamment été dopé par l’arrivée des vols low-costs et en particulier ceux de la compagnie aérienne Ryanair. Le projet vise à porter le nombre de passagers à 12 millions sur le terminal 1, soit 16 millions de passagers si on ajoute le terminal 2, à l’horizon 2027, date de la livraison de la phase 2 du projet. Ce projet d’extension d’un montant de 250 millions d’euros s’inscrit dans un projet global d’investissement démarré en 2015 de 500 millions d’euros.
Cette extension va également permettre de réorganiser le fonctionnement de l’aéroport, notamment les postes d’inspection filtrage. En rassemblant ces différents services, l’aéroport cherche à réduire ses coûts de fonctionnement. Enfin, le projet de Foster + Partners va permettre d’anticiper les nouvelles normes et réglementations des fonctions aéroportuaires.
Le projet
L’agence le commente avec : « Nous sommes convaincus que l’architecture nait de la synthèse de l’ensemble des éléments qui, séparément, comprennent et forment le caractère d’un aéroport. Ceci inclut la structure qui maintient le terminal et ses connexions, les réseaux qui lui permettent de fonctionner, son écologie, la qualité de sa lumière naturelle, le symbolisme de sa forme, la relation du bâtiment avec le paysage alentour, la manière dont l’on se déplace à l’intérieur ou autour de lui, et finalement, sa capacité à participer à améliorer la vie des passagers via une expérience personnalisée et l’anticipation de leurs attentes. […] L’aéroport bénéficie d’atouts uniques pour parvenir à ce statut, à commencer par le territoire sur lequel il est implanté et qu’il irrigue, qui est fait de forces, de richesses et de diversités uniques ».
Le projet de l’agence Foster + Partners livre une toiture qui se dégage des contraintes techniques. Les architectes voulaient recréer cet esprit du sud du dehors et du dedans, pour cela, ils ont fait de la transparence une ligne directrice de leur projet. Il en résulte une toiture constituée de grandes poutres avec des dimensions que l’on retrouve dans les ouvrages de génie civil.
Concevoir un aéroport, c’est construire la porte d’entrée d’un territoire pour reprendre les mots des architectes. Les espaces publics des villages de Provence ont nourri les architectes dans leur conception de l’aménagement intérieur. Celui-ci doit permettre de répondre aux besoins de chaque usager, qu’il soit introverti ou extraverti, qu’il aime lire ou faire du lèche vitrine.
Le cœur d’aéroport
Ce nouveau bâtiment marquera l’entrée principale de l’aéroport. D’une surface de 20 000 m2, cette première phase sera livrée à la fin 2022 pour une mise en service début 2023. D’une hauteur de 23 mètres, elle permettra en outre d’augmenter les surfaces de restauration et de commerce de 6 300 m2 à 11 300 m2. Cet espace reliera les halls A et B du terminal 1 de l’aéroport de Marseille.
Les zones d’enregistrement, de traitement et de livraison des bagages ainsi que les postes d’inspection filtrage seront rassemblés ce qui va permettre de libérer de l’espace sur les différents halls où ils sont actuellement répartis. Cette organisation vise à donner plus de fluidité et réduire les couts de fonctionnement de l’aéroport. On retrouvera ainsi les 70 nouvelles banques d’enregistrement disposées en linéaire aux côtés des 18 banques d’enregistrement actuelle du hall B.
Une fois les passagers enregistrés, ils seront amenés à venir dans la mezzanine du cœur d’aéroport. C’est à ce niveau que seront installés les postes d’inspection filtrage. Le choix des matériaux sera choisi afin de diminuer le stress des passagers. Une fois l’étape franchie, les passagers découvriront la zone réservée de l’aéroport qui a été conçue en suivant les rythmes des ruelles provençales. Cet espace, dont la colonne vertébrale sera végétalisée, accueillera les salles d’embarquement et sera rythmé par la présence de boutiques et autres services.
En partie haute, au R+3, une grande terrasse panoramique permettra de contempler l’arrivée et le décollage des avions et de profiter de l’air frais. Des salons VIP et des restaurants viendront compléter ce dernier niveau.
La jetée d’embarquement
La deuxième phase du projet concerne la jetée d’embarquement qui s’inscrira dans la continuité du cœur d’aéroport. Cette extension de 13 500 m2 sera livrée en 2027, elle vise a pouvoir accueillir des gros porteurs et augmenter la capacité du terminal à 12 millions de passagers.
Les travaux préparatoires commenceront en mai 2019, les travaux l’année suivante, la mise en service de la première phase sera au début de l’année 2013.