
Situé dans un quartier qui est en pleine mutation, au bord d’une avenue avec une circulation intense, ce bâtiment dessiné par Triptyque Architecture, face au nord, apparaît comme une incarnation organique du milieu urbain et naturel pour une ville qui subit des agressions tropicales. Le bruit et l’ensoleillement nourrissent ce projet. Le niveau sonore du trafic de la rue devient une puissante symphonie atonale à la « helicopter-quartett » de Stockhausen.

En dépit de son aspect imposant, le bâtiment n’est pas aveugle ou sourd, mais il est né de l’énergie de son contexte, et s’en sert pour se requalifier, comme dans un effet boomerang.

La transparence impossible entre le bâtiment et la rue, a été l’origine de la dématérialisation de la façade: le filtre en bois, la forme organique de la membrane qui reflète et suit le flux des voitures. En plus de fournir une protection contre le soleil, cette façade joue deux rôles opposés, elle autorise un certain dialogue entre le public et le privé, mais elle garde une intimité à ces occupants.

Le bâtiment ressemble à la ville, révélant subtilement son intérieur à travers une séquence de filtres superposés verticalement. Les filtres et les parois de verre frontal connectent l’intérieur et l’extérieur, tandis que dans la façade arrière, doté d’un double vitrage opaque alternant avec de simples plaques transparentes qui créent un jeu visuel séduisant qui illumine le projet.

Cette fluidité visuelle et sensorielle, se reflète dans la relation forte et problématique entre l’œil public et privé: la vie interne de l’immeuble est suivie par l’oeil de l’observateur. Le châssis en béton entourant l’entrée sur la façade complète ce lien, créer une relation physique entre l’espace urbain internes et externes. Les trois niveaux sont reliés par un imposant escalier en béton dressant des lignes verticales au projet.